Choisir un système d’exploitation
Parmi tous les systèmes d’exploitation disponibles nous ne parlerons ici que des trois principaux que sont Linux, MacOS et Windows.
En ce qui concerne Linux il convient de préciser les distributions évaluées : Ubuntu et ses dérivées Mint et Elementary, SoluOS, Fedora, Manjaro.
Windows
Ahhhh Windows… Le meilleur du pire de ce qu’il se fait de mieux.
Tout le monde connait Windows. Windows est partout. Les écrans publicitaires dans le métro, les caisses enregistreuses des restaurants, les serveurs dans les entreprises, les postes utilisateurs professionnels et même les ordinateurs de jeux vidéo. On retrouve Windows partout.
Est-ce que pour autant Windows est le meilleur système d’exploitation ? Ou même juste le plus stable ? Ou le plus fiable ? Mieux, le plus sécurisé ? Ou le plus simple à maintenir et à utiliser ? Ou encore le moins cher peut-être ?
Et bien rien de tout ça !
Consulter cet article pour les détails :
https://www.airmail.fr/2019/04/07/pourquoi-je-naime-pas-windows/
En un mot
Windows est le plus utilisé des systèmes car c’est… le plus utilisé.
Linux
Maintenant qu’on a bien compris que Windows n’est pas une option sauf dans le cas particulier où l’on veut utiliser AutoCAD et autres logiciels de niches très spécialisés et uniquement développés pour Windows, passons à Linux.
Pour résumer, Linux est la définition même de ce que les pionniers de l’informatique domestique avaient imaginé. Un système libre où chacun pourrait faire ce qu’il veut, modifier ce qu’il veut, proposer aux autres son travail. Un système gratuit et accessible à tous. Une éthique exemplaire à tous les niveaux.
Linux c’est tout ça.
On ne peut pas parler de Linux sans parler des concepts de logiciel Libre et Open Source. Toute la philosophie de Linux tient dans ces deux concepts. Pour simplifier à outrance on peut dire que n’importe qui peut lire le code source de Linux, y trouver des améliorations à faire, le corriger et distribuer à tous les autres ses corrections. Mais en même temps ça veut dire que personne ne peut cacher du code malicieux dans un logiciel Open Source car il sera visible de tous. Nous utilisateurs qui sommes incapables de comprendre le code source d’un logiciel, pouvons faire confiance à la communauté pour nous livrer des logiciels sûrs. Il y a bien trop d’yeux sur les sources pour y cacher quoi que ce soit.
La philosophie de Linux est une des merveilles de notre ère mais elle ne suffit pas à faire de Linux un bon système d’exploitation.
Alors Linux est-il fiable, stable, sécurisé, simple d’utilisation, simple à maintenir et peu onéreux ?
Oui ! Mais…
Linux est fiable, stable et sécurisé
Linux est un système modulaire. Quand on installe Linux sur une machine on détermine quels modules doivent être installés. On peut donc mettre en place un serveur de fichiers Linux qui n’aura que les briques nécessaires à son fonctionnement. Ou installer un Linux pour ordinateur de bureau dépourvu des briques utiles aux serveurs. Ou encore tout installer sur une même machine. On fait ce que l’on veut.
Les machines Linux consomment donc peu de ressources et utilisent des logiciels dont les briques sont mises à jour continuellement par la communauté. Un logiciel peut donc gagner en stabilité sans être lui-même mis à jour car ces briques (ou dépendances comme on dit) le seront.
Même s’il est possible d’utiliser Linux en étant administrateur (l’utilisateur root) c’est déconseillé et ça n’est certainement pas l’option par défaut, même sur les serveurs. Chaque service sous Linux fonctionne dans un périmètre déterminer et ne peut rien toucher en dehors.
Au final c’est un des systèmes les plus sécurisés au monde car il est pensé avec la sécurité avant tout.
On se retrouve alors avec des systèmes frugaux, fiables et très sécurisés.
Ce n’est pas pour rien que la très large majorité des serveurs de l’internet sont sous Linux.
Linux est simple d’utilisation
Un bureau Linux moderne fournira une interface utilisateur très simple à comprendre. Après tout les interfaces utilisateurs sont construites par les utilisateurs et pour répondre à leurs besoins. Oui les interfaces car on peut choisir son environnement de bureau. Il en existe pour tous les goûts. Et au fil du temps ils se sont améliorés et des spécialistes de pleins de domaines ont certainement ajouté leurs savoir-faires (graphiste, ergonomistes, etc.)
On arrive aujourd’hui à des environnements de bureau très bien pensés et très beaux. Les principaux sont Gnome, KDE, XFCE, Budgie (originellement développé pour SolusOS) et Cinnamon (originellement développé pour Linux Mint).
Installer un périphérique est aussi simple que de juste le brancher. Si ce périphérique est supporté, il fonctionnera immédiatement sans aucune autre manipulation. Presque tous les périphériques sont supportés au pire quelques mois après leur sortie sur le marché. Le noyau de Linux intègre tous les pilotes libres (qu’ils soient fournis par les constructeurs ou par la communauté) et il suffira souvent de mettre à jour le noyau pour bénéficier du support d’un nouveau périphérique. Et le noyau se met à jour avec le reste du système très régulièrement.
Si un périphérique nécessite un pilote propriétaire (comme une carte graphique nVidia par exemple) alors il suffira de passer par le gestionnaire de pilotes propriétaires pour y spécifier que l’on veut l’installer et c’est tout. Pas d’exploration des méandres de l’internet pour y trouver un obscur pilote. Tout est déjà présent, prêt à être utilisé.
Installer une application est tout aussi simple. On passe par le gestionnaire de logiciels pour trouver ce que l’on veut et demander l’installation. Le reste se fait tout seul. Et les mises à jour des logiciels se font alors en même temps que les mises à jour du système. Tout est intégré de la même manière. Tout fonctionne ensemble de manière cohérente.
C’est un peu comme l’App Store ou le Play Store si on veut oser une comparaison avec le monde du du mobile.
Linux est moins cher
Linux est un logiciel gratuit que l’on peut installer sur n’importe quelle machine. Que ce soit un ancien ou nouvel ordinateur Windows, un Mac, une Raspberrypi. Linux va fonctionner dessus. On peut faire tourner un Linux moderne sur un très vieil ordinateur qui ne serait plus en mesure de faire fonctionner Windows. Un serveur Linux va peser à peine un trentième de ce qu’un serveur Windows prendra et fonctionnera avec moins de mémoire et moins de processeur.
Les coût en matériel sont donc très réduits.
Une fois mis en place, Linux ne nécessite presqu’aucune maintenance. L’utilisateur étant juste utilisateur il ne peut pas casser le système. Il n’y a donc quasiment pas de coût de maintenance.
Linux étant très sécurisé par essence, il n’est pas nécessaire de lui ajouter un AntiVirus. On pourra faire un scan régulier avec un produit gratuit comme Clamav afin de s’assurer de ne pas être un porteur sain, risquant donc de transmettre un virus sans le savoir et sans en avoir été affecté.
On peut jouer sous Linux
Il y a de plus en plus de jeux qui sortent avec une version Linux. On trouve notamment dans Steam une bibliothèque de jeux très étoffée.
Mais plus récemment le support des jeux Windows a été ajouté à Linux par Steam eux-même. Ca n’est pas parfait, tout ne marche pas encore très bien, mais c’est en cours de développement et le peu que j’ai pu tester était impressionnant. C’est une technologie très prometteuse qui pourrait bien désenclaver Linux ; qui deviendrait alors une solution idéale pour les joueurs.
Mais il reste du chemin à faire
Des petits bugs pénibles
On voit ça et là des petits bugs pénibles qui entachent l’expérience utilisateur. De mon expérience et celle de mon entourage ça a l’air de concerner en particulier la sortie de veille. Je n’ai pas rencontré particulièrement de bugs sur les serveurs Linux dépourvus d’interface graphique. Je pense donc que le plus gros du travail restant à faire est sur le polissage des interfaces utilisateur.
Un support matériel imparfait
Certaines imprimantes peuvent poser problème. En particulier celles qui imposent une authentification pour lancer une impression. On les trouve en général dans les espaces de travail partagés (comme les co-working ou les établissements scolaires).
Certains constructeurs peuvent implémenter des périphériques un peu à leur sauce. Ce sont alors des cas uniques qui ne sont pas gérés par Linux. J’ai par exemple un ordinateur portable dont la sortie HDMI ne fonctionne qu’à peu près.
MacOS
Apple n’est pas l’entreprise la plus ouverte qui soit. Mais on ne peut pas leur enlever le soin qu’ils apportent à leurs produits. Et en particulier à l’expérience utilisateur.
Pour décrire un peu MacOS on pourrait dire que ce système d’exploitation est à la fois le meilleur et le pire des deux mondes (Windows et Linux/BSD).
Le meilleur des deux mondes
MacOS allie la simplicité d’utilisation, le support matériel instantané, la stabilité et la sécurité de Linux (BSD en réalité) avec que les applications propriétaires de Windows (Adobe en particulier) et les pilotes des constructeurs pour les périphériques exotiques.
Le pire des deux mondes
MacOS allie l’enfermement propriétaire, la privation de liberté de Windows avec l’absence de certaines applications et en particulier les jeux de Linux ; et un support matériel très restrictif (on n’installe MacOS que sur un Mac – je sais qu’il existe les hackintosh mais ça n’est pas le débat ici).
La petite touche en plus
Apple a réussi à produire un système d’exploitation remarquablement bien fini. Tout est réfléchi, tout est lisse tout est fluide. Pour peu qu’on ai quelques autres appareils Apple (iPhone, iPad, Mac, AppleTV) l’expérience devient extraordinaire.
C’est un système très séduisant où il n’y aura pas de maintenance, pas de question. Tout est en mode “It just works”. Ca en est presque ennuyeux. C’est en tout cas une bonne option pour qui ne veut pas se poser de question.
Alors donc quel système choisir ?
Bon alors déjà pas Windows !
Windows ? Windows ! NON !
C’est le pire dans tous les domaines. L’apparente impression que ça n’est pas cher fini par être payée en logiciels de sécurisation, en cheveux blancs et en nuit blanches à essayer de résoudre un problème que les autres n’auraient jamais eu.
Windows n’est bon que pour des usages très spécifiques : CAD ou autres applications de niche sans alternative et les jeux vidéo (pour l’instant).
Linux est un très bon choix si on peut accepter les petits défaut qu’il apporte avec lui. C’est clairement le meilleur rapport qualité, stabilité, sécurité, prix.
Linux est aussi celui qui représente la meilleure philosophie. Utiliser Linux c’est supporter cette dernière et c’est un bel état d’esprit.
MacOS c’est faire le choix d’une prison dorée. Tout est parfait tant qu’on n’essaye pas d’en faire plus. Le prix d’entrée est cher, très cher même. Mais ensuite il n’y a plus aucun coût caché. C’est comme une voiture électrique, c’est cher à l’achat mais presque gratuit à utiliser et sans entretient.
Mon choix ?
Je supporte pleinement la philosophie Linux dans mon coeur. J’administre des dizaines de serveurs Linux au quotidien. Je travaille toute la journée sur un poste Linux. Tous mes outils professionnels sont sous Linux. Je chérie au plus profond de moi le logiciel libre et l’OpenSource.
Mais mon ordinateur personnel se doit de me proposer une expérience plus lisse et différente de mon boulot. Les petits bugs pénibles de Linux me sautent à la tronche et ça m’énerve. Je compte utiliser un iPhone aussi car leur politique en terme de protection des données personnelles est très loin devant Android. L’intégration iPhone / MacOS est aussi un des points d’attrait pour moi.