Réseaux sociaux et vie privée
Toute le monde sait à quel point mon combat pour la protection des données personnelles est encré en moi.
Ce combat m’isole un peu dans ce monde connecté. Ça m’inquiète surtout maintenant avec notre projet d’expatriation qui pourrait peut-être aboutir un jour… Qui sait ?
Alors comment faire ?
Raz le bol
Je ne peux plus accepter que mes données soient chez des affreux comme Facebook et Google.
Les raisons sont multiples mais en voici le podium :
– leurs clients ne sont pas les usagers mais les annonceurs. Ils ont donc une ligne éditoriale à respecter pour ne pas froisser les annonceurs. Ça provoque la mise en avant de messages (facebook) ou de vidéo (youtube) et la démonétisation (youtube) de contenu en fonction de leurs intérêt. Il n’y a donc pas de liberté d’expression ni de liberté d’information.
– leurs profits sont générés par le ciblage des annonces réalisé grâce à l’étude approfondie de nos données. Ça implique une collecte farouche. Et une analyse automatisée et continue. Je ne supporte pas l’idée que mes données soient exploitées par d’autres. Autres qui finissent par me connaître mieux que moi-même.
– ce sont des entreprises privées. Elles naissent et elles meurent. Si Facebook meurt que reste-t-il ? Où vont les données collectées ?
– leur but est de faire converger tous les usages vers eux-même. Ils transforment le maillage de l’internet en une constellation d’étoiles. La beauté d’Internet est sa capacité à mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Tout le monde peut héberger. Ils tentent de transformer l’internet en minitel où les gens ne font que consulter. Cet Internet ouvre la voie de la non-neutralité du net. Les gros veulent payer les opérateurs pour être priorisés car ils savent que les petits ne pourront pas se le permettre et que ça les éliminera.
Bon c’est un podium alors je ne m’étendrai pas sur les autres sujets comme la surveillance de masse par exemple (qui muselle insidieusement les comportements contestataires).
En fait il n’y a pas de bonne raison de rester chez eux si ce n’est la qualité visible du service.
Je voyais un reportage récemment où ils disaient que les gens voient un bénéfice immédiat (le service rendu) mais n’arrivent pas à intégrer les dangers que ça implique parce qu’ils sont trop diffus, complexes ou éloignés.
Mais alors que faire ?
Le monde de l’OpenSource et du logiciel libre a trouvé la combinaison de facteurs qui va bien pour contrer tous ces problèmes :
- le service doit être décentralisé afin que :
– l’ensemble des données ne soient pas à la portée de seulement quelque uns
– chaque hébergeur impose ses propres règles. Aux gens de choisir l’instance qui leur correspond le mieux.
– chaque hébergeur gère un nombre restreint d’usagers. Ces actions ont un impact restreint à son instance. - le service doit être une fédération afin que :
– un usagé d’un nœud puisse communiquer avec n’importe quel usager de n’importe quel autre nœud.
– si un hébergeur ferme, ça ne met pas en péril le reste de la fédération.
– les coûts d’infrastructure de la fédération sont répartis sur chaque hébergeur. Les coûts d’exploitation sont donc négligeables au niveau des instances. Ça permet d’éliminer le besoin de rendre le service profitable. - le service doit s’appuyer entièrement sur des solutions OpenSource afin que tout le monde ai la garantie que le logiciel fait ce qu’il dit faire et rien d’autre. Comme :
– la suppression d’une publication supprime effectivement les données des serveurs.
– les usagers peuvent récupérer l’intégralité de leurs données à tout moment.
– les usagers peuvent changer d’instance à tout moment.
– les données ne sont pas exploitées
Des solutions sur ce modèle existent aujourd’hui pour remplacer les Twitter, Youtube et autres Facebook.
Par exemple le réseau PeerTube se met en place pour proposer une alternative à Youtube.
Réseau social
Mais le sujet de cet article porte sur le réseau social alors quelle solution pour remplacer Facebook et Twitter ?
J’ai tenté Diaspora qui répond à tous les critères. Par contre l’interface est austère, le nom fait peur alors qu’il est porteur de sens. Bref il n’y a personne. Au final un chouette nom et une jolie interface ça y fait beaucoup.
Alors quoi ? Et bien j’ai ouvert un compte sur Mastodon. En particulier j’ai choisi l’instance opérée par La quadrature du net : mamot.fr.
A mon goût il y a juste une opération cruciale à faire dès l’ouverture du compte : le verrouiller afin que seuls les gens explicitement acceptés puisse suivre son profil. Cette opération active en même temps le fait de rendre les Pouets (oui on dit des Pouets sur Mastodon :D) privés par défaut ; ils ne sont donc visibles que par ses abonnés.
J’y suis actif. On y trouve des photos de notre vie, des suggestions de contenu à regarder, etc.
Si vous voulez m’y retrouver, ouvrez un compte sur l’instance de votre choix et demandez moi mon nom d’utilisateur par message privé.