Pourquoi je n’aime pas Windows
Ahhhh Windows… Le meilleur du pire de ce qu’il se fait de mieux.
Tout le monde connait Windows. Windows est partout. Les écrans publicitaires dans le métro, les caisses enregistreuses des restaurants, les serveurs dans les entreprises, les postes utilisateurs professionnels et même les ordinateurs de jeux vidéo. On retrouve Windows partout.
Est-ce que pour autant Windows est le meilleur système d’exploitation ? Ou même juste le plus stable ? Ou le plus fiable ? Mieux, le plus sécurisé ? Ou le plus simple à maintenir et à utiliser ? Ou encore le moins cher peut-être ?
Et bien rien de tout ça !
Le plus stable et fiable ?
Windows est un système à tout faire. C’est donc un système très lourd, constitué de millions de lignes de code. Et une énorme partie de ce code n’est donc pas utile aux fonctions réellement utilisées sur une machine donnée. Par exemple il n’est pas nécessaire d’avoir une interface graphique sur un serveur mais Windows Server l’impose tout de même (il commence à exister des versions core de Windows qui en sont dépourvues).
En quoi est-ce un problème me demanderez-vous ? Et bien chaque composant de n’importe quel système apporte avec lui ses qualités et ses défauts. La somme de ses qualités ne peut être appréciée que si l’on utilise le composant. Mais certains des défauts par contre peuvent se manifester sans avoir besoin d’utiliser directement le composant. Les défauts peuvent être des failles de sécurité, des consommations de ressources excessives, ou encore des plantages qui entraînent avec eux le reste de la machine.
En tant qu’administrateur de systèmes informatiques j’ai eu à faire à toutes sortes d’environnements Windows. Du PC personnel aux infrastructures d’entreprises avec des centaines de postes utilisateurs et des dizaines de serveurs. Les efforts qu’il faut déployer pour garder tout ça en état de marche, à toutes les échelles, sont incroyables. Tout tombe en panne régulièrement. Il faut constamment surveiller, anticiper, corriger, protéger, trouver des astuces. Et tout s’appuie sur un empilement de composants interdépendants en équilibre sur des choix technologiques vieux de 30 ans mais qui n’ont jamais été remis en question.
Le plus sécurisé ?
Alors là on touche à la partie la plus risible de Windows. Un système conceptualisé à une époque où l’informatique n’était pas attaqué mais où rien n’a été repensé pour le protéger. Un utilisateur est très souvent l’administrateur du système (et quand il ne l’est pas son expérience est exécrable car beaucoup de logiciels veulent être exécutés avec des droits d’administration).
Quand on sait que la meilleure protection d’un ordinateur se situe entre la chaise et le clavier, et sachant que cette dernière est rarement formée au système mais qu’elle a les droits d’administration, on comprend une partie du problème. En effet si un utilisateur peut casser le système sans que rien ne lui soit demandé alors un virus qui serait lancé (directement ou indirectement) par l’utilisateur aurait les mêmes droits. Microsoft a bien tenté une parade avec l’UAC (User Account Control) mais il n’empêche que l’utilisateur reste administrateur.
Et puis Windows étant le système le plus utilisé, il est aussi le plus attaqué. Si un attaquant veut toucher la plus large audience possible alors il doit attaquer Windows.
Le plus simple à utiliser ?
Windows n’est pas simple à utiliser. Les gens le trouvent simple parce qu’ils le connaissent déjà. Ils sont habitués à son fonctionnement. A tel point qu’ils ne voient même plus les efforts qu’ils doivent délivrer pour contourner ses défauts.
Installer un périphérique quel qu’il soit relève du défi : après avoir branché le périphérique il faut dans le meilleur des cas attendre plusieurs dizaines de secondes pour qu’il soit détecté puis installé. C’est ce qu’il se passe avec un clavier ou une souris par exemple. Dans la plupart des cas il faudra aller chercher le pilote du périphérique sur l’internet, de préférence sur le site officiel du constructeur, puis installer le pilote qui bien souvent ajoute toute une panoplie de logiciels intrusifs. Puis redémarrer la machine.
Dans le pire des cas il y aura des étapes manuelles complexes comme créer un port virtuel de connexion réseau pour une imprimante.
Comment expliquer que les autres systèmes fonctionnent sans aucune intervention et en une fraction de seconde pour les mêmes tâches ?
Installer un logiciel ça implique de le télécharger sur un site, là encore de préférence celui de l’éditeur, puis installer le logiciel. Souvent redémarrer l’ordinateur. Et il faut recommencer pour les mises à jour. Ou alors chaque logiciel installe sa petite application de surveillance de mise à jour indépendante qui fait son nid dans la zone de notifications de la barre des tâches.
Et puis chaque application se crée un ou plusieurs raccourcis qui ne suivent aucune logique. Chacun y va de sa propre idée.
Au final on se retrouve avec un système submergé de modules de notifications de mise à jour, d’icônes de raccourcis sur le bureau, de menu démarrer illisible. Les utilisateurs doivent jongler avec tout ça continuellement. Lutter pour installer de simples périphériques ; alors mêmes que les constructeurs ne font les pilotes que pour Windows…
Le moins cher ?
C’est incroyable la somme de coûts cachés que l’on voit sur des infrastructures Windows, à toutes les échelles.
Avoir un ordinateur ou une infrastructure Windows ça veut dire payer pour une multitude de produits annexes comme les licences pour les indispensables AntiVirus, les licences SMB, Exchange, TSE, etc. pour chaque utilisateur.
Ca veut aussi dire des coûts de maintenance élevés. Que ce soit un particulier seul en train de tenter de réparer un problème ou un expert dans une salle serveur, un temps énorme est déployé à juste garder le système en état de fonctionnement. Toucher une partie risquant de tout faire basculer, il faut passer des heures à analyser les effets de bords possibles de toute action.
Et enfin les coûts matériels. En effet pour que Windows fonctionne correctement il faut une grosse machine, très performante. Bien évidemment on peut accepter d’utiliser un ordinateur très lent mais pour une bonne expérience il faut y mettre un budget. Juste pour faire tourner Windows… C’est déprimant.
Donc Windows n’est certainement pas le moins cher même si le coût pour le consommateur est caché dans l’achat de l’ordinateur.
Mais alors pourquoi ?
Les logiciels indéboulonnables
Certains logiciels n’existent pas chez la concurrence et leurs alternatives ne sont pas au même niveau.
Par exemple, les suites telles que Microsoft Office, Adobe (Photoshop) ou encore AutoCAD ne sont simplement pas disponibles sous Linux. Et Windows semblant à première vue moins cher que MacOS les utilisateurs ont vite fait leur choix.
Les jeux
Dans tous les autres cas, Windows est le plus connu et plus utilisé en particulier parce que c’est le système pré-installé avec la majorité des ordinateurs que l’on peut acheter.
Et c’est parce que tous les consommateurs ont un ordinateur Windows que les éditeurs de jeux ne les sortent que sur ce système.
En un mot
Windows est le plus utilisé des systèmes car c’est… le plus utilisé.